EXTRAIT DU DISCOURS du Général Domenico GIANI
Directeur des Services de Sécurité et de la Protection Civile
Commandant du Corps de la Gendarmerie
de l’Etat de la Cité du Vatican
(prononcé à l’occasion du 198è anniversaire de la Gendarmerie de l’Etat de la Cité du Vatican) le Vendredi 26 Septembre 2014, Fête de leur Saint Patron Michel ARCHANGE
En présence du Président du Réseau, le Général Francis BEHANZIN
« Plus qu’un discours, c’est une véritable plaidoirie pour la mise en place du Réseau Mondial des Professionnels de Sécurité et de Défense »
Eminence Giuseppe Cardinal Bertelot, Président du Gouvernorat de la Cité du Vatican,
Eminences les Cardinaux,
Excellences, Révérends Messeigneurs,
Monsieur le Sous-secrétaire de la Défense du Gouvernement Italien,
Honorable Messieurs les Sénateurs et Députés du parlement Italien,
Messieurs les Ambassadeurs,
Distinguées Autorités civiles et militaires,
Chers invités et chers gendarmes de tous grades en service ou à la retraite,
Recevez mes cordiales salutations de gratitude pour votre présence à la célébration de la fête annuelle de notre Corporation en l'honneur de l'archange Michel, notre Saint patron.
Cet anniversaire demeure encore pour nous aujourd'hui un point de référence majeur et même la base sur laquelle repose l'engagement personnel de chacun de nous. Il donne un sens concret à notre être de corps, unis non seulement par un règlement ou par un uniforme, mais aussi et surtout par un sens précis d'appartenance historique.
Au-delà de l’aspect festif, cette récurrence nous offre aussi l'occasion de rendre hommage à la longue lignée d'hommes qui, depuis 198 ans (plus précisément depuis 1816, année de la création de notre institution) jusqu’à nos jours, et à bien des égards, ont rendu possible et ont assuré la sécurité du Siège Apostolique au départ, puis celle de l'État de la Cité du Vatican. Ils ont consacré la grande partie de leur vie à cette tâche ardue au sein du Corps de la gendarmerie avec compétence et loyauté, engagement et généreux sacrifice. Leur dévouement constitue un patrimoine qui s’insère bien parmi les plus précieux, et sur lesquels le Souverain Pontife peut compter. Pour cette raison, ce ne serait pas un défaut de se sentir en réalité "collaborateurs du Pape."
Conscient que l'orgueil n'est pas une vertu, j'espère être bien compris si j'avoue être fier d’être à la tête de ces hommes qui désormais aiment bien se définir comme «les anges gardiens du Pape ».
La célébration de ce jour demeure donc pour nous, un moment privilégié pour mieux prendre conscience à nouveau de notre mission et de notre grande responsabilité, celle d’apporter notre concours par notre travail quotidien, même sous des formes diverses, à l'Evêque de Rome dans son ministère de Pasteur de l’Église universelle.
Nous participons ainsi, de manière efficace, à la "Sollicitude de toutes les Eglises" que revêtait la mission des Apôtres et qui, depuis lors et jusqu'à nos jours, a caractérisé le service des Successeurs de Pierre.
Certes, notre mission est d'une toute autre nature. Nous sommes un organisme de la police et de renseignement, appelé aujourd'hui à répondre à de nouveaux défis.
Le nôtre, et je ne dis rien de nouveau, est un moment difficile. Il l’est aussi et surtout pour nous, appelés non seulement à protéger et à défendre le Pape, mais aussi à assurer la coexistence pacifique au sein de l'État de la Cité du Vatican, quotidiennement visité par des milliers de personnes provenant de partout.
Il s’agit d’un modèle à faire connaitre si possible, dans le monde dans lequel nous vivons et avec lequel nous sommes en contact pour des fonctions institutionnelles comme l’exige le nouveau style du Saint-Siège dans le champ international.
Je tiens à remercier les amis et collègues des divers services de police et des Forces armées, depuis les plus hauts gradés - aujourd'hui particulièrement nombreux, jusqu’aux opérateurs de proximité (femmes et hommes), pour leur présence au milieu de nous.
C’est le signe de l'amitié et de la fraternité qui fait partie de l’ADN de notre Corporation.
Mes sincères remerciements vont à vous tous, chers collègues de l'étranger ainsi qu’à ceux qui sont ici à Rome, pour votre amitié et votre esprit collégial ainsi que pour votre soutien constant à la Gendarmerie dans son important travail de protection du Saint-Père et du Siège apostolique.
En ce moment historique particulier où le Saint-Père se fait le messager et le "Simon de Cyrène" de la paix et pour la paix, du dialogue, de l’amitié entre les peuples, il me plait de penser que nous aussi, hommes chargés de la sécurité, sommes appelés à apporter une grande contribution pour soutenir de manière stratégique le dialogue interreligieux afin de lutter contre les diverses formes de l'extrémisme violent et de soutenir en même temps une coexistence pacifique au plan international.
Pour ce faire, point n’est besoin d'énumérer ici les différentes activités et les engagements du Corps de la Gendarmerie au cours de cette dernière année.
Toutefois, je puis assurer du grand effort fourni à la fois en termes de coopération et de formation professionnelle, notamment en fonction des récentes évolutions de la législation de la Cité du Vatican. On pourrait citer entre autres, la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement illégal du terrorisme, le contrôle des circulations transfrontalières en particulier celles de nature financière ainsi que dans le domaine des droits de l'homme, celles concernant le trafic de drogue et celles qui touchent à la protection de la personne.
A cela, s’ajoute l'engagement constant en vue du bon fonctionnement des voyages du Saint-Père en Italie comme dans les pays qu'il visite. Il est à souligner le grand engagement du Corps de la Gendarmerie et son effort pour être dynamique et performant afin de suivre le rythme du temps et être capable surtout de dialoguer avec tous.
Ce dialogue, je tiens à le souligner, nait de manière spontanée au sein de notre maison avec la Garde Suisse.
Aujourd'hui et à l’avenir, nous avons une sorte de caserne en commun, la maison Sainte Marthe: nos hommes s’y côtoient tout au long des heures, partageant la même tâche délicate, celle de veiller sur la résidence du Saint-Père.
Ce dialogue aussi s’étend ensuite, à peine au-delà de la porte, là où veillent les hommes de l'Inspection publique de la Sécurité auprès du Vatican, dialogue essentiel toujours bénéfique et à même de susciter ces synergies nécessaires aptes à créer une atmosphère de sérénité autour de l'Evêque de Rome dans l'exercice de sa mission, grâce aux dirigeants, aux hommes et aux femmes qui composent ce service.
Nos propos de gratitude s’étendent tout naturellement à la fois à toutes les forces de sécurité de l'Etat italien, ainsi qu’à celles de nos collègues du monde entier dans les pays où le Saint-Père se rend, pour leur sincère concours et leur esprit de coopération.
Le Pape nous demande sans cesse de prier.
Sainteté, Nous continuerons de prier en particulier pour vous et pour votre noble et grande mission, et nous vous remercions du don que vous nous faites de célébrer demain matin la messe ensemble avec les gendarmes.
Merci encore à vous tous pour votre présence combien significative.
NB : Discours délivré en Italien et dont la traduction a été assurée par les bons soins de Monsignor Mellon DJIVOH en fonction à la Curie Romaine.